Conseil économique, social et environnemental : Les maladies chroniques - L’agriculture urbaine : un outil déterminant pour des villes durables
L’assemblée plénière du Conseil économique, social et environnemental s’est tenue les 11 et 12 juin 2019. Etaient inscrites les questions suivantes :
• Les maladies chroniques,
• L’agriculture urbaine : un outil déterminant pour des villes durables.
Les maladies chroniques
DECLARATION ECRITE DU GROUPE DE L’UNAF (annexée au Journal Officiel)
Les facteurs explicatifs de l’augmentation des maladies chroniques sont largement documentés dans cet avis. L’âge est le premier facteur de risque de beaucoup de ces maladies. Les facteurs d’environnement ont aussi un rôle majeur : sédentarité, alimentation trop riche et exposition à des perturbateurs endocriniens agissent dans l’augmentation des cas d’obésité et de diabète. Le tabac et la pollution augmentent les cas d’insuffisance respiratoire chronique et de certains cancers. Enfin, paradoxalement, les progrès thérapeutiques contribuent à la transformation de nombreuses pathologies en maladies chroniques. Or notre système de santé est à bout de souffle pour prendre en charge ces patients.
Les 20 préconisations de l’avis sont autant de pistes à mettre en œuvre rapidement pour soulager les patients, les aidants familiaux, les professionnels de santé, sociaux et médico-sociaux. Les maîtres mots pour y parvenir sont la coordination et la participation de tous.
Dans nombre de préconisations, le Groupe de l’UNAF retient la nécessaire prise en compte de l’expérience des patients à la fois dans la formation des praticiens et la recherche, mais aussi la participation patients dans le parcours de soins coordonné élargi au médico-social et au social. « Je créerais une sorte de « chef d’orchestre » qui évaluerait les besoins en soins du patient et l’orienterait au mieux, …, alors que la survenue de sa pathologie l’a déjà rendu vulnérable. » C’est la proposition d’une patiente suivie pour une sclérose en plaques issue de l’étude ComPaRe-Baguette magique publiée en avril dernier.
Pour la coordination et la fluidité du parcours de prise charge des patients, l’enjeu réside dans la bonne circulation de l’information entre tous les acteurs. L’UNAF est très favorable à la préconisation 7 appelant à l’accélération du développement du Dossier médical partagé (DMP) sous certaines conditions dont celle de la protection des données. L’ouverture d’une rubrique médico-sociale est certainement à expertiser dans l’objectif de faciliter une coordination globale des parcours.
Enfin, la prévention, l’éducation thérapeutique sont deux axes importants à construire pour réduire la prévalence des maladies chroniques mais la France accuse un retard sur ces sujets. La mesure des déterminants sociaux et environnementaux des maladies chroniques doit être plus investiguée par les politiques publiques. L’avis aurait pu aller plus loin dans ses préconisations en matière de prévention et d’action sur les comportements individuels même s’il note l’importance de les développer.
Le Groupe de l’UNAF a voté l’avis.
L’agriculture urbaine : un outil déterminant pour des villes durables
DECLARATION ECRITE DU GROUPE DE L’UNAF (annexée au Journal Officiel)
« Les avantages les plus significatifs de l’agriculture urbaine sont ses capacités à augmenter le capital social, le bien-être de la communauté et l’engagement civique autour du système alimentaire » : c’est en ces termes que le rapport de mai 2016 du Centre pour un avenir viable de l’Université John Hopkins évalue l’apport de l’agriculture urbaine tout en rappelant aussi qu’elle créé plus de lien social que de nourriture.
L’avis délimite le périmètre de ce type d’agriculture en précisant ses différentes fonctionnalités. Sont, par exemple, détaillés les jardins familiaux pour apporter une ressource alimentaire aux familles et créer du lien social avec des initiatives telles que « Les incroyables Comestibles ». L’agriculture urbaine est également vue comme une voie pour prévenir la production de déchets et aider à leur recyclage.
Des initiatives -comme Cocott’arium c’est à dire un poulailler urbain qui recycle- sont de nature à faire évoluer les comportements des familles et à réduire le gaspillage alimentaire. Toujours au rang des bénéfices, l’agriculture urbaine peut être un atout en matière de santé publique au regard de la réduction du stress par l’absorption des bruits. Elle permet de rafraichir les villes en période caniculaire. Enfin si l’agriculture urbaine peut contribuer à la lutte contre l’obésité, nous pensons qu’il faut surtout agir sur les modes de vie, l’éducation et le développement d’activités physiques et sportives.
Une fois ce panorama dépeint, 16 préconisations opérationnelles sont proposées pour le développement raisonné de l’agriculture urbaine. Le Groupe de l’UNAF soutient particulièrement la préconisation 3, qui appelle à la généralisation des Projets alimentaires territoriaux en les articulant avec les outils de planification foncière type PLU et Scot. L’enjeu est d’importance pour rapprocher production et consommation locales tout en favorisant la complémentarité entre agriculture urbaine, périurbaine et rurale.
La préconisation 11 s’inscrit dans la droite ligne d’un avis du CESE adopté en avril 2017 « La qualité de l’habitat, condition environnementale du bien-être et du mieux vivre ensemble ». Une nouvelle impulsion doit être donnée à la politique de création de jardins collectifs, qu’il s’agisse des jardins familiaux, partagés… Leur statut juridique devrait être consolidé en tenant compte de leurs différences d’objectifs.
Enfin, la préconisation 13 vise au recensement et au développement des jardins scolaires approvisionnant en partie la cantine. Le jardin représente un espace pédagogique et ludique incomparable. En sensibilisant les enfants, il s’agit aussi d’atteindre les parents pour qu’à leur tour ils puissent changer leurs habitudes alimentaires en lien avec une production locale de saison et respectueuse de l’environnement.
Le Groupe de l’UNAF a voté l’avis.
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