Etude qualitative par l’Unaf sur l’apprentissage : déjà quelques éléments d’enseignement
Alors qu’une récente réforme de l’apprentissage vise à le relancer, l’Unaf a engagé une étude qualitative afin de mieux comprendre le vécu et les attentes des jeunes apprentis et de leurs familles.
Le nombre d’apprentis se situent à 420 000 en 2019 et le nombre de jeunes en formation infra-bac (263 000) ne progresse pas.
Pourtant, les taux de réussite aux examens et l’insertion professionnelle après une formation en apprentissage sont bien meilleurs qu’en lycée professionnel sans alternance. En effet, 80,2 % des jeunes apprentis en moyenne ont obtenu leur diplôme du CAP au BTS en 2017 et 72,6% sont en emploi, 7 mois après l’obtention de leur diplôme contre des taux respectivement de 79% et de 51% pour la voie professionnelle sans apprentissage.
L’Unaf a donc réalisé des focus-groupes de jeunes en formation infra-bac, de jeunes en formation supérieure, de parents d’apprentis, d’entreprises accueillant des apprentis, et de CFA, à Paris et à Dijon, afin de mieux déterminer les motivations, le vécu, les attentes de ces différents acteurs.
Les résultats de l’étude sont en cours d’analyse et feront l’objet d’une diffusion dès leur finalisation. L’on peut toutefois avancer les éléments suivants :
Les jeunes en apprentissage sont des jeunes à la fois courageux et bien ancrés. Ils sont conscients d’avoir choisi un chemin « gagnant » car l’apprentissage leur dessine (enfin) un avenir. Ils peuvent à la fois apprendre un métier, connaître le monde de l’entreprise, devenir plus autonomes et plus adultes ... et se former.
Mais pour les plus jeunes d’entre eux, et parfois aussi pour les plus âgés qui doivent jongler entre différents lieux de formation et de stage, l’expérience peut être rude. Le soutien des CFA (Centres de formation et d’apprentissage) est, la plupart du temps, au rendez-vous en cas de difficulté. Mais les entreprises qui les accueillent peuvent aussi bien se dévouer pour les futurs apprentis dans un total esprit bienveillant, que les sur-responsabiliser... voire les exploiter pour les moins scrupuleuses. « C’est la loterie » disent les jeunes. La pénurie d’entreprises accueillantes dans certains secteurs sur certains territoires fait qu’ils n’ont pas toujours le choix.
Les parents, quand à eux, alternent entre la satisfaction de voir leurs enfants devenir plus autonomes, adultes, actifs, sur un début de « chemin de vie », et la crainte parfois face aux pressions du monde de l’entreprise, surtout pour les mineurs. L’apprentissage est cependant souvent une histoire de famille et ils les confortent la plupart du temps dans leur choix.
Tous regrettent, par ailleurs, que l’on ne communique pas assez de manière positive sur l’apprentissage au niveau du collège. Cette voie est souvent considérée comme une « voie de garage » alors même qu’elle peut justement être une voie d’épanouissement et de reconstruction d’une confiance en soi dégradée par les difficultés scolaires. Les plus jeunes peuvent en souffrir même si l’apprentissage crée aussi un fort sentiment d’appartenance et de solidarité entre eux.
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